EDITIONNE en 9 lettres, quatuor me semble t'il. CERAMBYX avec joker, un championnat très difficile. 30 ans déjà... La navette en bus entre le Calao et le stade, mon premier voyage en Afrique, dépaysement total.

Une frousse rétroactive me revient : pour revenir de l'Ile de Gorée, 2,5 kms en "chaloupe" de minimum 150 personnes, il y avait une surcharge de passagers ahurissante. Ca tanguait fort, je fus heureux d'arriver sur la terre ferme :)

Pour moi, c'était une première sélection et tout m'éblouissait : les champions que je côtoyais chaque jour au Calao (je logeais avec Hervé Brousson dans une case mitoyenne à celle de Guy De Bruyne où il y avait beaucoup d'activités nocturnes... ;), le dépaysement (Dakar était à l'époque un grand village accueillant, l'île de Gorée, son histoire et ses senteurs), les taxis défoncés où l'on voyait l'asphalte sous les pieds, les plages immenses; le Lac Rose, le troc pour acheter une kora. J'ai été malade comme un chien le premier jour (sans doute une bière locale trop fraîche) et j'ai cru devoir renoncer au championnat... Et puis cette apothéose avec Marc Treiber en paires où à l'époque on pouvait être champion à -21 en 4 parties en ratant BOUR/DONNASSE pour -8 en partie finale ;). Vraiment un autre temps... et ce moment de fierté quand je force Marc Treiber (une idole) à jouer NOLITION dont j'étais sûr à 100% et Marc à beaucoup moins. La découverte d'Aurélien Kermarrec, joueur original et sympathique, l'impression d'avoir mangé du poulet et du riz pendant 5 jours, un arbitrage folklo avec la technique qui faisait des siennes; Serge Kourotchkine doit s'en souvenir :)

Je me souviens aussi d'un match de foot Europe-Sénégal. Il me semble 2-1 pour le Sénégal, l'Europe scorant avec Michel Pucheault qui avait fréquenté le SCO d'Angers du temps de Marc Berdoll... La défense centrale était constituée de Thierry Mues et du bûcheron Guy de Bruyne, le gardien étant le bondissant Bruno Bloch.

Le Calao ou nous dormions dans des cases... Le serveur prénommé Mor et qui riait de toute sa dent (son unique dent donc) en disant "je suis un Mor vivant". Un spectacle de clôture haut en couleur avec des danseuses africaines aux seins nus... Un billet d'avertissement et de zéro assez folklorique... Jocker non entouré, temps de passe... ?? Une 1re partie gagnée en paire avec Daniel Castelet avant une 2e catastrophique... Abandon pour passer une chouette journée au Lac rose avec le chauffeur de taxi Momar... Et du poulet au menu quotidien... La vache morte (et la colonie de mouches) au bord de la route ! On passait devant 2 fois par jour avec ce même bus...

Les bulletin d'avertissement: jocker non entouré et le sublime "temps de passe" et ici on ne parle pas de prostitution. Probablement mon meilleur championnat du monde côté ambiance avec les neocaledoniens j'ai nommé les Jaunâtre.

Les taxis faisant le plein au départ de chaque course... Les bulletins XXL mais sans quadrillage... Une victoire sur Aurélien Kermarrec qui ne joue pas QUASI en O11... me faisant passer de 3 points je crois... 30 ans putain!

Dakar 1990, je me souviens « en vrac »...
... d'une gigantesque piste de danse que des ouvriers s'affairaient à préparer juste à côté de la salle de jeu durant toute la semaine des compétitions. Je crois qu'elle a été finie à temps. Je n'ai pas participé à cette fête, mais je me demande si Youssou N'Dour ne figurait pas au programme ?
... d'une carcasse de vache morte qui gisait au bord de la route que parcourait la navette et dont nous pouvions donc observer la décomposition jour après jour durant toute la semaine. Un spectacle à la fois fascinant et vachement désespérant, sauf pour les mouches.
... de quelques jolis coups sélectifs (vaches aussi donc) dont évidemment le fameux « ÉDITIONNE », mais aussi ce CÉRAMBYX sur CE placé qui m'avait particulièrement marqué.
... d'une association d'un seul championnat avec Jérôme le Maire. J'en garde le souvenir d'une agréable et efficace complicité. Pour vous dire à quel point ceci date d'il y a longtemps, je vous confierai que Jérôme avait encore une abondante chevelure sur le cactus.
... de sympathiques huttes que nous partagions au bord de l'océan et d'accortes hôtesses à l'accueil du village qui ne pouvaient laisser personne insensibles.
... de verres de bière partagés dans un petit restaurant libanais qui était rapidement devenu le QG de la délégation belge. Ma mémoire sélective a gardé le souvenir de la tête déconfite jour après jour de Dominique « Magouille » Pierret, mais a oublié la marque de la bière que nous buvions inlassablement à chaque soir. Je mise 1000 CFA sur le fait que Paul lui s'en souvient.
... d'une promenade pieds nus sur le sable un soir de Noël, entourés d'une myriade d'enfants qui s'empressaient de nous tenir par la main, mais qui s'arrêtaient net lorsqu'ils arrivaient à une ligne tracée sur le sol, ligne qu'ils savaient qu'ils ne pouvaient pas franchir. Comme quoi, une sorte d'apartheid figurait encore au sommet des hit-parades.
... d'un marchand ambulant qui avait voulu nous vendre des guirlandes de Noël toujours sur cette même plage.
... d'une excursion au centre-ville de Dakar, au lac rose, dans la forêt de baobabs et surtout sur l'île aux esclaves. Comment pourrais-je donc oublier un jour cette frêle embarcation surpeuplée qui nous avait menés jusqu'à l'ile ? J'avais fait le voyage aux côtés de Philippe Beugnies qui durant toute la traversée s'était amusé à négocier pour moi le prix d'une petite poupée. Celle-ci figure encore aujourd'hui sur un meuble de mon salon. Cette poupée de cire, poupée de Scrabble me rappelle tant de bonnes choses.
... de cette salle de jeu où nous arrivions le matin à 30 minutes du début de la partie et où les chaises surplombaient toujours les tables alors qu'un préposé nettoyait tranquillement le plancher.
... d'une interminable excursion à bord d'un taxi dans lequel Jean-Luc Dives ne se fatiguait pas de répéter tous les mots en ouolof prononcés par le sympathique et endurant chauffeur local. Tout au long de cette véritable expédition au cour même des villages avoisinants où la foule bigarrée s'amassait en grappes autour de notre auto, Jean-Luc (toujours le même fatigant infatigable) s'était aussi lancé dans le projet d'une vaste entreprise d'import-export de voitures de taxi. Je ne m'en souviens plus en détails, mais je me souviens que nous en étions revenus totalement épuisés.
... de la toute première sélection d'un jeune joueur dans la sélection belge. Un joueur encore méconnu, mais qui allait rapidement devenir célèbre à l'international. Son nom ? Jean-Michel Houdart.
... d'une sélection belge qui avait été effectuée uniquement sur base de candidatures étudiées par un comité de sélection quelque peu critiqué. Certaines évictions fort subjectives avaient fait couler beaucoup d'encre (noire en l'occurrence) et la police en cherche d'ailleurs toujours les véritables critères.
... d'une cérémonie de remise des prix dans une petite salle bondée, noire de monde devrais-je dire. Une fête colorée, très chaleureuse et enthousiaste qui reste parmi mes meilleurs souvenirs de remise de prix, moi qui n'en reçus pourtant aucun.
... du sacre incontesté d'un champion du monde qui reste encore à ce jour, le titre porté le moins longtemps de toute l'histoire de nos championnats. Mais qu'importe, un titre c'est un titre !
... et enfin, et peut-être surtout... Dakar 1990 restera pour moi le souvenir d'un retour au village où nous logions. La place à côté de moi était restée libre dans le petit bus. Quelqu'un était venu s'y asseoir peu de temps après. Il avait engagé la conversation et m'avait demandé si je comptais déjà un partenaire de paires pour le prochain championnat national de la compétition.
Oubliant rapidement mon partenaire officiel de l'époque (désolé Stéphane ;), je lui avais répondu aussitôt que j'étais disponible. Une telle offre ne se refusait d'aucune manière.
Quelques mois plus tard, ce fut un premier titre national en paires. Puis il y eut Fleurier et une première couronne mondiale que j'avais l'immense privilège de partager avec lui. Merci encore Christian, d'avoir fait ce premier pas !
Oui Dakar 1990 fut probablement pour cette simple raison, un des championnats qui compta le plus dans mon humble histoire de scrabbleur. Je n'avais alors que 23 ans et encore presque toutes mes dents de piranha.

Que des bons souvenirs ! Je me souviens de l excursion au lac rose et de l anniversaire de Guy bien fêté.... Une partie de squash mémorable avec le fils de Bernard jaunâtre, Véronique Keim , une ballade sur la plage avec un vent de ouf seul mon père n était pas décoiffé

Merci ! Merci ! Merci pour ces souvenirs ! La "course-poursuite " pour le titre en Individuel Christian PIERRE-Marc TREIBER.On est pas prêt de l'oublier ! J'avais 27 ans en 90 !

Je me souviens de ce fameux cerambyx. La premiere partie k j etait a -7 et la seconde partie zero godez 52pts et le 3°coup bulletin vierge.

J'ai beaucoup de photos de cet événement étant touriste. Et aidant à l'arbitrage qui flottait quelque peu. Visite de Gorée, le lac Rose en half-track, l'accueil très sympathique, un must.