SCRABBLE
1992,
L'ANNÉE LACHAUD?
Après Montréal 1984 et Québec 1988, les championnats du monde de scrabble franchissent pour la troisième fois l'Atlantique. Plusieurs centaines de joueurs vont endosser les ailes d'un ange et partir pour le Québec, et plus particulièrement la ville de Hull. Hull (prononcez «heul») est située près d'Ottawa, sur la rivière Outaouais. Selon la formule consacrée, des scrabbleurs des quatre coins de la francophonie sont attendus: Belges, Suisses, Sénégalais, Québécois, Français. Le championnat proprement dit se tiendra en cinq manches de duplicate, du 12 au 16 août.
Pour la Belgique, la situation est inhabituelle. Le titre qui sera mis en jeu est, en effet, la propriété du Liégeois Christian Pierre. On se souvient (sinon, je vous le rappelle) du championnat palpitant de l'an dernier en Suisse, où Christian Pierre n'avait gagné définitivement qu'au dernier coup de la dernière partie. On lui souhaite évidemment d'en faire autant, si pas mieux. Il reste le favori de la délégation belge composée en outre de Cécile Corbisier, Guy De Bruyne, Vincent De Ceuninck, Michel Deineko, Jean-Luc Dives, Francis Fontaine, Philippe Grün, Jean-Pierre Hellebaut, Michel Lejeune, Jérôme le Maire, Philippe Midol, Stéphane Ricour, Philippe Ruche, Bernard Selke, André Tricnaux et Jean-Pierre Turpin.
S'il n'y avait les Français, ce serait facile. Mais voilà: nos voisins du sud vont débarquer avec l'artillerie lourde, et c'est raisonnablement là que les espoirs de médaille sont les plus tenaces. Le favori principal est Jean-François Lachaud, vainqueur cette saison d'une ribambelle de tournois, dont le festival de Bruxelles et Vichy. Si ce n'est lui, ce devrait être Emmanuel Rivalan, premier à Cannes, et vice-champion de France (derrière Patrick Vigroux et devant... Jean-François Lachaud). On pense aussi à Paul Levart, héros malheureux de Fleurier, à Marc Treiber ou à Pascal Fritsch, lequel a lui aussi une déconvenue suisse à effacer (arrivé tardivement, il s'était effondré dans la cinquième manche).
Hors de l'école franco-belge, on ne voit que Véronique Keim (Suisse) et Mario Buteau (Québec). Ce dernier, requinqué par son titre national, aura à coeur de briller en ses murs. En 1988, un ratage malheureux l'avait mis hors course dès la première manche.
Parallèlement au championnat individuel, celui des «juniors» et des «cadets», disputé sur base des mêmes parties, mettra aux prises des jeunes et respectivement 15 à 18 ans et de moins de 15 ans. La Belgique délègue en catégorie junior Marc Blavier, Yves Braet et Emmanuel Houdart.
Reste le championnat par paires (quatre manches), avec peut-être une victoire au top comme en 1987, et le grand tournoi open, qui rassemblera tous les joueurs non sélectionnés pour l'individuel. Les résultats et commentaires paraîtront en informations générales dans nos éditions du 18 août.
MICHEL DEINEKO